Examen de l'expérience de stigmatisation liée au poids corporel au sein du couple


  • Période: 2021-01-01

Titulaire

Bégin, Catherine

 

Informations complémentaires

subventionné, Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, Programme Savoir: Subventions de développement Savoir.

Présentation du projet

Plusieurs études ont documenté les effets délétères du stigma lié au poids corporel chez les personnes en surpoids : non-adhésion à la médication, détresse psychologique, stress, comportements antisociaux, abus de substance, usage de pauvres stratégies d’adaptation et faible soutien social (Papadopoulos & Brennan, 2015). Or, plusieurs de ces personnes se retrouvent au sein de relations stables et pourraient être victimes de commentaires stigmatisants de la part du conjoint. En effet, selon une étude, la relation conjugale serait l’une des principales sources interpersonnelles de stigma lié au poids chez les personnes en surpoids, près de la moitié d’entre elles aurait déjà été stigmatisée par leur conjoint (Puhl & Brownell, 2006). De façon très surprenante, cette thématique de recherche demeure clairement sous-étudiée, une seule étude a été conduite. Cette dernière suggère que les femmes au poids plus élevé rapportent une relation conjugale de moindre qualité et que leurs idéaux corporels ainsi que ceux de leur conjoint sont moins rencontrés (Boyes & Latner, 2009). Bien que ces résultats ouvrent la porte à la démonstration de l’existence du stigma lié au poids au sein du couple, ils ne documentent pas le stigma en tant que tel, et ne nous informent pas sur l’expression plus manifeste d’attitudes ou de comportements stigmatisants au sein du couple, ni sur les répercussions de celle-ci. Le présent projet vient pallier à ce manque d’études et propose de 1) documenter les types de stigmatisation liée au poids vécus chez des adultes en couple, comparer les stigmas liés au poids endossés et exprimés par le partenaire amoureux aux autres sources de stigma rapportées et examiner l’expérience de stigmatisation liée au poids vécue dans le couple selon le sexe et le poids des partenaires et 2) vérifier empiriquement dans quelle mesure la stigmatisation liée au poids perpétrée par le partenaire amoureux est associée à la qualité de vie des partenaires. Dans l’ensemble, les résultats découlant de cette proposition permettront d’objectiver un phénomène social important et répandu, quoiqu’inexploité, et ainsi répondre au besoin prioritaire de poursuivre les efforts empiriques visant à documenter le stigma lié au poids et ses mécanismes d’action en vue d’améliorer la qualité de vie des Canadiens. À d’autres égards, la présente étude pourrait sensibiliser davantage les intervenant sociaux à la réalité vécue par les individus stigmatisés par leur poids et aux effets de ce phénomène sur la relation conjugale. Ces données permettraient également d’identifier des cibles potentielles de prévention qui pourraient être diffusées non seulement auprès des adultes, mais aussi chez les jeunes. Les données colligées pourraient aussi servir d’appui aux initiatives déjà amorcées par les organismes communautaires ou à but non lucratif afin d’influencer les politiques ministérielles sur l’importance des problèmes reliés à l’image corporelle. Enfin, une meilleure compréhension de la stigmatisation liée au poids contribuerait assurément à aider la population qui en souffre en identifiant la cascade émotionnelle et comportementale à l’origine de la détresse psychologique et relationnelle vécue.

Participants

Bégin, Catherine Titulaire
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