Capsule rédigée par Julie Perron, M.Sc., Dt.P., Diététiste-Nutritionniste, Clinique Nutrition Santé
Alors que l’été arrive à grands pas, les régimes amaigrissants sont bien populaires. Malheureusement, dans 95% des cas, les régimes sont inefficaces à long terme, et ils ne sont pas sans risques : carences en vitamines et minéraux, fatigue, perte des signaux de faim et de satiété, baisse du métabolisme (ce qui augmente les risques de reprise de poids), etc. Plusieurs effets secondaires des régimes amaigrissants viennent des restrictions que la personne s’impose ou des règles qu’elle essaie de suivre de façon rigide : le corps et la tête se mettent alors à réagir.
D’abord, si le corps ne reçoit pas assez de nourriture, il est normal de ressentir des envies très fortes de manger, de la même façon que la fatigue se fera sentir de façon marquée après une privation de sommeil. D’un côté cognitif, le fait d’essayer d’éviter certains aliments, de calculer (calories, portions, etc.) ou de s’imposer des règles a souvent comme effet d’augmenter l’attirance envers la nourriture. En effet, l’attirance est souvent plus marquée envers les aliments qu’on perçoit comme défendus. Cet attrait plus grand que nature peut se traduire par des envies fréquentes de manger, du grignotage compulsif, des obsessions alimentaires, des excès et un sentiment de perdre le contrôle. Par conséquence, le résultat est bien souvent le suivant : plus on investit d’énergie à essayer de contrôler l’assiette, plus l’envie de manger sera forte et plus les chances sont grandes de surconsommer… et de voir le poids augmenter plutôt que de diminuer. Tous ces signes indiquent que la personne gère son alimentation de manière trop rigide, et non pas qu’elle manque de volonté.
Par ailleurs, la surconsommation engendrée par la restriction peut entraîner frustration, culpabilité, sentiment d’échec et baisse de l’estime de soi. Ces sentiments ne font qu’accentuer l’envie de se restreindre davantage (de « se reprendre ») et renforce le cercle vicieux de la restriction. Au début, on peut observer une perte de poids, mais contrôler constamment son alimentation est difficile, voire impossible à maintenir à moyen et à long termes. Le retour aux anciennes habitudes et la surconsommation alimentaire provoquent une reprise de poids perdu, voire davantage. Le fait de perdre et de reprendre du poids (phénomène du YOYO) est un stress important pour le corps et rend plus difficile la perte de poids lors de la prochaine tentative. Il peut être difficile de se défaire de ce cercle vicieux. N’hésitez pas à consulter une nutritionniste ou un intervenant psychosocial spécialisé dans ce domaine.
Pour une meilleure stratégie de gestion du poids
Il existe de meilleures façons de gérer les quantités consommées sans avoir à passer par le contrôle et les calculs. En fait, le corps envoie des signaux pour nous amener à manger suffisamment, tout en limitant les surconsommations : les sensations de faim physique (différent de l’envie de manger) et la sensation d’être rassasié, satisfait. Identifier pourquoi on mange trop sans avoir faim est essentiel pour changer sa façon de manger à long terme. De plus, manger en portant attention aux saveurs et aux textures aide à se rassasier plus facilement et à profiter du plaisir que nos aliments préférés nous procurent. Les aliments moins nutritifs ont aussi leur place dans une saine alimentation. Il vaut mieux miser sur la modération et les apprécier sans culpabilité, car aucun aliment à lui seul ne peut nous faire prendre ou perdre du poids. Ainsi, ces aliments occuperont moins de place dans notre esprit que si on les évite. L’adoption de saines habitudes de vie restera la clé pour atteindre un poids santé et surtout pour le maintenir à long terme.
