Le stress : Qui est-il et qu’a-t-il à voir avec le poids?

Le stress fait partie de nos vies. Il n’est donc pas étonnant d’apprendre que la majorité des individus vivent un certain stress quotidiennement. Mais qu’est-ce que le stress?

Capsule rédigée par Marie-Ève Poulin, étudiante au baccalauréat en psychologie, sous la supervision de Marilou Côté, Ph.D., psychologueau CEPIA.

Le stress : Qui est-il et qu’a-t-il à voir avec le poids?

Le stress fait partie de nos vies. Il n’est donc pas étonnant d’apprendre que la majorité des individus vivent un certain stress quotidiennement. Mais qu’est-ce que le stress? Bien qu’on en parle souvent, plusieurs personnes ignorent ce qu’est le stress réellement, l’impact qu’il a sur leur santé et comment faire pour bien le gérer.

Il est important de préciser que le stress est un phénomène normal. Il a, à l’origine, un objectif sain et nécessaire. En effet, le stress a pour fonction de protéger le corps, il représente le système d’alarme corporel. Il permet au corps d’être alerté de tout danger possible. Lorsque ce système d’alarme s’enclenche devant un évènement ou une situation particulière, le corps réagit de deux façons. En premier lieu, le système sympathique s’active et libère l’énergie pour permettre au corps de réagir contre le facteur de stress. Ensuite, c’est le système parasympathique qui s’active pour permettre au corps de retrouver son équilibre afin de retourner à son état normal.

On distingue deux types de stress qui ont des effets différents sur le corps et le cerveau. Le stress aigu est le stress qui fait partie de nos vies au quotidien. Il est la réponse immédiate à un évènement sur lequel nous pensons avoir peu de contrôle ou qui implique une menace pour le soi. On peut le qualifier de stress normal car il n’est pas nécessairement mauvais. En effet, il aide à gérer les situations plus difficiles du quotidien, par exemple le fait de devoir prendre la parole devant un grand groupe ou de devoir réussir un examen. Ces situations déclenchent des signes physiques qui sont le résultat des hormones de stress, tels que la transpiration, l’augmentation de la vitesse des battements du coeur, l’envie de rougir et les mains moites. Ces effets disparaissent d’eux-mêmes par la suite lorsque le corps reprend le contrôle.

Contrairement au stress aigu, le stress chronique est mauvais pour la santé. Il découle d’une activation prolongée et répétée du système de réponse au stress, ce que notre corps peut difficilement supporter continuellement. En effet, lorsqu’une personne est exposée à une suite d’éléments stressants sur une longue période de temps et d’une façon répétée, d’autres systèmes sont affectés tels que le taux de sucre sanguin, la pression artérielle et le système immunitaire. Ainsi, le stress chronique nous affaiblit. Il peut mener à l’épuisement et peut contribuer au développement de plusieurs maladies dont la dépression et les maladies cardiaques.

Distinction entre le stress et l’anxiété

Il est important de faire une distinction entre le stress et l’anxiété. Le stress, pour sa part, est un inconfort physique qui se manifeste dans le moment présent. Tel que mentionné précédemment, il est la réaction à une situation immédiate qui est détectée comme un danger ou comme une menace pour notre organisme. Le stress est donc provoqué par des éléments extérieurs. Le fait d’envisager une conséquence négative à ces évènements crée les inquiétudes liées au stress. Par exemple :

« Si je ne performe pas bien durant ma présentation, je n’aurai pas de bons commentaires de mon patron. »

L’anxiété, elle, se manifeste par un malaise physique presqu’intolérable, lié à l’anticipation d’évènements négatifs qui risquent d’arriver dans le futur et non dans l’immédiat. C’est la tendance de l’être humain à exagérer et à surestimer les conséquences négatives possibles d’une situation. Contrairement au stress, l’anxiété résulte de problèmes anticipés et persiste même loin de ceux-ci. Ces inquiétudes, à long terme, requièrent beaucoup d’énergie au corps et peuvent devenir très problématiques. Par exemple :

« Si je ne performe pas bien durant ma présentation, je n’aurai pas de bons commentaires de mon patron + on va douter de mes compétences + je n’obtiendrai jamais de poste plus élevé + je n’aurai jamais d’augmentation salariale, etc. »

Le lien entre le stress et le poids

Selon les individus, le stress peut avoir des effets très variables sur l’appétit et le poids. En effet, pour certains, le stress peut être synonyme de perte d’appétit et de perte de poids, tandis que pour d’autres, le stress est susceptible d’augmenter la consommation d’aliments et d’entraîner un gain de poids. Il est plutôt difficile d’expliquer pourquoi les effets du stress sur la prise alimentaire sont si différents d’une personne à l’autre. Des facteurs génétiques influencent sans doute les réponses hormonales au stress. Des facteurs comportementaux comme la relation avec la nourriture, l’éducation et les habitudes d’une personne influencent également sa réponse au stress.

En effet, à court terme, le stress peut couper l’appétit. L’hypophyse, qui sécrète la corticolibérine (CHR), une hormone libérée en réponse au stress, serait en partie responsable de la perte d’appétit. D’un autre côté, il est bien reconnu que la sécrétion de cortisol, communément appelé l’hormone du stress, stimule l’appétit. De plus, la sécrétion prolongée de cortisol est associée à une plus grande capacité du corps à emmagasiner les graisses, en vue de constituer des réserves pour faire face au stress.

Le stress occasionne aussi tout un lot d’inconforts physiques (agitation, palpitations, tensions musculaires, etc.) et psychologiques (peur, tristesse, colère, etc.). De par leur éducation ou leurs expériences, certaines personnes ont appris ou se sont habituées à répondre à ces inconforts en mangeant. On parle alors « d’aliments réconforts ». Ces aliments sont généralement riches en gras et/ou en sucre, car ceux-ci sont associés à une libération d’endorphines qui procurent un sentiment de bien-être. Dans ce contexte, puisque les aliments sont consommés pour combler un besoin psychologique (c.-à-d. le réconfort) et non physiologique (c.-à-d. la faim), ils sont susceptibles d’entraîner un gain de poids à plus long terme si aucune autre stratégie n’est développée pour faire face au stress.

En ce qui concerne la relation avec la nourriture, il a été démontré que les individus qui font des régimes amaigrissants et qui surveillent leur poids ont tendance à manger davantage en réponse au stress. Lorsqu’une personne s’impose une restriction alimentaire, elle exerce un contrôle sur son alimentation en surveillant ce qu’elle mange et la quantité de nourriture qu’elle ingère. Pour diminuer sa consommation de nourriture, la personne au régime doit alors ignorer ses signaux biologiques de faim. Puisqu’une grande quantité d’énergie est utilisée pour contrôler le désir de manger, il ne reste alors plus beaucoup d’énergie disponible pour faire face au stress. Ainsi, les personnes au régime sont plus enclines à perdre le contrôle et à manger à l’excès en situation de stress. L’alimentation et le stress sont ainsi intimement liés.

Alors, comment gérer le stress?

Il est pratiquement impossible de vivre une vie sans stress, il faut donc apprendre à le gérer pour qu’il ne prenne pas une trop grande place. Il n’y a pas de moyen miracle, alors chaque personne doit trouver le moyen le plus efficace pour elle-même. Pour une gestion du stress optimale, il y a toutefois quelques points à retenir :

1- D’abord, il est nécessaire de prendre du temps pour soi, d’apprendre à écouter son corps et à reconnaitre les signes physiques du stress, pour ensuite pouvoir identifier les situations qui le déclenchent.

2- Il est aussi important d’accepter et d’apprendre à vivre avec le stress, en trouvant des façons pour diminuer son impact sur notre vie. Pour certains, faire des activités amusantes et relaxantes peut grandement aider à la gestion du stress.

3- L’exercice physique est un élément clé pour aider à la gestion du stress. Pratiquer un sport et bouger améliore la santé générale et, du même coup, diminue l’impact du stress sur le corps en libérant les tensions musculaires accumulées.

4- Finalement, il est important de prendre du recul face à son stress, en relativisant les situations qui le causent et en essayant de changer notre attitude face à celles-ci. Par exemple, il serait mieux de voir le verre à moitié plein que le verre à moitié vide.

Sources :

Institut universitaire en santé mentale de Montréal. Centre d’étude sur le stress humain (CESH). Récupéré le 31 octobre 2016 sur le site du Centre d’étude sur le stress humain (CESH): www.stresshumain.ca

Simone Lemieux. Quand le stress tient la fourchette. La nutrition au menu, 17 juin 2016. Récupéré le 15 décembre 2016 sur le site de l’Université Laval : www.contact.ulaval.ca/article_blogue/quand-le-stress-tient-la-fourchette/

European Food Infornation Council. Stress et comportement alimentaire. Récupéré le 15 décembre 2016 sur le site de l’EUFIC : www.eufic.org/article/fr/sante-mode-de-vie/troubles-alimentation/artid/stress-comportement-alimentaire/

Université de Sherbrooke. Des solutions pour ne pas « pogner les nerfs ». Récupéré le 31 octobre 2016 sur le site de l’Université de Sherbrooke: www.usherbrooke.ca/reussir-en-sante/habitudes-de-vie/capsules-sante/le-stress-et-lanxiete/

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